Partagez un bout de la vie de nos consultants en découvrant leur passion ! Découvrez l'apiculture avec Sébastien SAUVAGERE (d²X Paris).
Quelle est ta passion ?
J’ai une ruche depuis 4 ans à Cachan, dans laquelle vivent quelques dizaines de milliers d’abeilles domestiques (Apis mellifera). L’apiculture est plus pour moi une pratique tranquille qu’une réelle passion, même si mon enfance campagnarde et entomologique a contribué à mon engagement dans cette activité.
Quand et comment as-tu commencé ?
Je ne m’étais jamais intéressé particulièrement aux abeilles. J’y suis venu par le hasard d’une rencontre, suivie d’un « pourquoi pas ? » commun avec deux amis voisins.
Pas question d’improviser sans prendre le temps de connaître leur mode de vie, sans comprendre comment nous humains pouvions interférer avec elles, sans savoir quels gestes faire et ne pas faire, ni comment les effectuer. Et quoi de mieux pour cela que se tourner vers les conseils d’apiculteurs expérimentés ?
Nous avons donc rejoint l’association des Butineurs du Val-de-Bièvre, qui propose à des particuliers d’installer une ruche au sein de ruchers collectifs en zone urbaine, et dispense une formation théorique et pratique.
Qu’est-ce qui te plait dans cette activité ?
Il arrive parfois que, pourtant protégées par une combinaison, des personnes n’étant pas familières des abeilles ressentent une peur irrationnelle lorsque vous les faites approcher d’une ruche.
Leur contact m’inspire au contraire calme et sérénité.
J’aime entendre leur bourdonnement, résultat d’une intense activité permanente et laborieuse, et pourtant tranquille et régulier.
J’aime quand les abeilles d’un essaim font un gant à ma main.
J’aime penser que je contribue à ma mesure à faire en sorte que cet insecte indispensable à l’environnement naturel, aux autres espèces végétales et animales, puisse lui-même y survivre malgré les poisons que l’homme répand dans les zones agricoles.
Et la récolte du miel, quand elle est possible, est un moment bien sympathique.
Et dans ton quotidien, comment s’inscrit ta passion ?
Au quotidien, c’est la cuillère de miel du soir !
Mais pas toute l’année… la récolte n’est pas systématique, et le stock part vite ! Je vous déconseille d’ailleurs de vous lancer dans l’aventure si votre seul objectif est de remplir des pots de miel.
S’occuper d’une seule ruche ne nécessite pas une attention quotidienne. En dehors de la surveillance et des quelques gestes saisonniers indispensables, tout est question d’appréciation du degré de liberté que l’on souhaite laisser aux abeilles.
Ce ne sont pas « mes » abeilles : ce sont des abeilles (sauvages bien qu’appelées domestiques), qui en échange d’un peu de miel occupent ma ruche le temps qu’elles voudront.
As-tu grâce à cette activité acquis des compétences que tu utilises dans ta vie professionnelle ?
Quand on ouvre la ruche, ses habitantes n’apprécient pas forcément (ça peut se comprendre) et si on bâcle les choses on peut se retrouver vite fait avec un nuage d’abeilles furieuses capables d’aller planter quelques dards dans la tendre chair de passants aux alentours (le rucher, bien que clos, étant ouvert sur l’espace public). Ça rigole pas, surtout si on tombe sur un allergique.
Pour intervenir sur une ruche, il faut définir l’objectif de l’intervention, et s’y tenir. Attribuer les rôles si on est plusieurs. Sécuriser. Vérifier le matériel. Prévoir tous les gestes à accomplir, dans l’ordre, étape par étape. Se repasser mentalement le film des actions juste avant, voire les mimer.
Prendre le temps nécessaire pour bien faire les choses.
Le mieux c’est que ça ne se passe jamais exactement comme prévu : on tombe toujours sur un truc nouveau, tellement les abeilles sont surprenantes. Il faut savoir improviser, trouver des solutions dans l’instant… ou pas. Etre capable de mesurer les risques rapidement, et savoir stopper l’opération si c’est nécessaire, en ayant prévu le retour arrière.
Comment ça, ça vous rappelle quelque chose ?
Le mot de la fin
L’abeille bourdonne, l’homme déracine
L’abeille butine, l’homme contamine
L’abeille essaime, l’homme la décime
L’abeille décline, et l’homme… bad dream
Merci Sébastien pour ce sublime témoignage.