Partagez un bout de la vie de nos collaborateurs en découvrant leurs hobbies ! Nicolas Wolff, Directeur de l'agence d²X Ouest, nous parle de sa passion pour le piano et le Boogies & Blues. 

Quelle est ta double-vie ?

Pianiste de Boogie & Blues.

J’ai toujours eu un faible pour le rockn’roll, le rythme and blues, la soule, le gospel, très marqué par un concert de Ray Charles en 1979 à Juan Les Pins et les années 60, époque qu’il ne m’aurait pas déplu de vivre. Vous savez les voitures décapotables, les mini-jupes et Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, Fat Domino, Elvis Presley. L’insouciance d’après-guerre !

Le Boogie Woogie est une manière pianistique d’interpréter le blues appuyé par une main gauche qui répète inlassablement un rythme pendant que la main droite brode des variations improvisées sur la trame harmonique du blues.

Quand et comment as-tu commencé ?

Comme beaucoup j’ai commencé dans mon enfance par des cours qui m’ont donné quelques bases. J’ai toujours pianoté, et puis un jour j’ai admiré un pianiste de Boogie Woogie, lors de la fête de la musique de Nantes, en 2001 je crois. Et là ça été le déclic, je me suis dit c’était ce style de musique que j’aimais et j’allais travailler pour y arriver. J’ai donc commencé à répéter, chercher des disques, des partitions, travailler, travailler…Chaque rythme acquis, chaque figure jouée dans le temps, chaque enchaînement et chaque chanson était juste du plaisir ! Pour ma famille ce fut moins drôle de supporter les heures de rythme de boogie répété jusqu’à la crampe du poignet gauche.

Qu'est-ce qui te plaît dans ce style de musique ?

Tout ! Son histoire qui est à l’origine de toutes nos musiques modernes. Né dans les barrels Houses (cabaret de blues populaires) en Amérique au début du 20ème siècle, un rythmique venu d’Afrique, des pianistes qui jouaient sur des pianos déglingués, désaccordés par l’humidité des bayous louisianais, et qui parfois décédaient d’une balle perdue.

Clarence « Pinetop» Smith enregistre en 1928 «Pinetop’s Boogie Woogie». Première fois que le terme « Boogie-Woogie» est enregistré il vient très probablement d’une image se référant au rythme très caractéristique des trains (tadam…tadam….tadam…). Le terme peut également faire référence à une danse africaine.

Les environs de Chicago et Kansas City ont été écumés par CowCow Davenport, Jimmy Yancey, Cripple Clarence Lofton, Charles Avery, Charlie Spand, Montana Taylor et surtout Clarence «Pinetop» Smith, Albert Ammons, Pete Johnson et Meade Lux Lewis.

Suivi rapidement par Professor Longhair, les incroyables Fat Domino et James Booker ( tous trois ont fortement marqué le style « News Orléans »), Memphis Slim, Sammy Price, Champion Jack Dupree, même Count Basie et Duck Ellington s’y sont mis, Amos Milburn, Katie Webster, Ray Charles le magnifique ( avec une couleur plus blues/Gospel), Jerry Lee Lewis, et surtout le biblique Dr John , suivi par les modernes allemands Axel Zwingenberger, Vince Weber, Silvann Zingg, l’anglais Carl Sony Leyland et quelques français au style plus sage Claude Bolling, Jean-Pierre Bertrand, Jean-Paul Amouroux.

Indéniablement le rythme spontané, endiablé et la liberté d’improvisation me plaisent. Que l’on parle de Boogie ou de Rockn’roll tout ça c’est du blues. Il y a donc une harmonie assez simple mais qui peut être redoutable et qui laisse beaucoup de place à la liberté sur le clavier. C’est aussi un style qui permet de travailler et de jouer seul, sans les contraintes des répétitions en groupe qui sont chronophage…écoutez Vince Weber pour mesurer l’évolution de cette musique en un siècle https://www.youtube.com/watch?v=G5t34FC2TEE ….

Je citais plus haut le style News Orleans, qui s’inspire des morceaux joués dans la rue par des fanfares (Mardi Gras), reprenant des airs populaires sur des rythmiques de boogie qui se perdent avec d’autres styles comme la Rhumba, le Gumbo, ou encore le Jazz européen sur des harmonies plus complexes et des syncopes. Je vous invite à écouter Professor Longhair, James Booker, et surtout Dr John (décédé en 2020) https://www.youtube.com/watch?v=SCRrXZP8b0I .

Et dans ton quotidien, comment s'inscrit ta passion ?

Les moments de travail sur le clavier sont aussi des moments de plaisir et de déconnexion avec le réel, je m’y ressource. Je cours après les vieux disques de pianistes, les forums, les partitions, les tutoriaux et parfois je remonte la piste jusqu’à certains grands pianistes pour quelques conseils avisés.

C’est un peu ce rythme que je donne à ma vie professionnelle ! Il faut que ça booste !

Dans quel genre de groupes joues-tu ?

Il m’arrive d’animer des soirées musicales entre amis, dans les pianos bars en solo, soit dans un duo avec un ami, batteur professionnel, les Boogies Brothers https://www.facebook.com/nicolaspaul44/videos/164078970849317

Un petit impro enregistré pour cette newsletter…Le boogie a le pouvoir de transformer certains morceaux de manière amusante et sans prétention : https://youtu.be/w_2V1FjGCR4

Merci Nicolas pour ce témoignage et cette belle impro !